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Boom du marché locatif à Montréal et au Canada

16 oct. 2018

Le nombre de mises en chantier d'appartements a presque doublé en un an dans la région de Montréal et la popularité de ce type de logements s'observe aussi ailleurs au Canada.

Sous un soleil radieux, le promoteur Cogir et son partenaire, le Fonds immobilier de solidarité FTQ, ont effectué mercredi la pelletée de terre protocolaire de l'immeuble de sept étages UniCité, un projet à vocation mixte qui comprendra 175 logements locatifs. Le dernier étage sera même consacré à une coopérative d'habitation de 28 appartements.

Fruit d'un travail de trois ans, ce projet sera érigé au 5300, rue Molson, au sud de la rue Masson, en face du parc du Pélican, dans l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal.

« Sur l'île de Montréal, à part Humaniti [un projet mixte de plus de 200 millions face à l'édifice de la Caisse de dépôt], c'est le premier qu'on fait », indique Jean-Marc Bélanger, vice-président exploitation, Multi-résidentiel Cogir Immobilier, rencontré sur place. Cogir gère 7500 appartements. « On devrait être en mesure bientôt de lancer d'autres projets », poursuit-il.


« Le secteur multirésidentiel est vraiment en effervescence, surtout dans les produits neufs au Québec, notamment à Montréal », ajoute M. Bélanger.

Dans Rosemont, le projet UniCité devrait trouver sa clientèle sans peine. Un projet récent, Central Rosemont, et ses 115 unités locatives, face à l'incinérateur des Carrières, est un succès de location, soutient M. Bélanger.

« Je crois que le multilocatif est en train de changer carrément, avance M. Bélanger, de Cogir. On s'en va vers du lifestyle, vivre une expérience de vie dans nos immeubles, avec des aires communes évoluées et des services diversifiés, par exemple du yoga, du pilates, des soirées zen avec des massages offerts aux locataires. »

Auparavant, les locataires de Rosemont qui cherchaient à louer un logement au goût du jour devaient se tourner vers les copropriétés offertes en location.

D'après les statistiques compilées par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), il s'est construit 33 logements locatifs en 2016, mais ce nombre a décuplé en 2017, soit 316.

LES CHANTIERS DE LOGEMENTS LOCATIFS SE MULTIPLIENT

Ce qu'on voit à Rosemont se vit ailleurs. Marginales avant 2011, modestes jusqu'en 2014, les mises en chantier d'appartements locatifs traditionnels grimpent en flèche depuis. Après quatre mois en 2018, le nombre de logements en construction a bondi de 84 % par rapport à la même période l'an dernier.

Les mises en chantier sont passées de 1546 pour les mois de janvier à avril 2017 à 2839 pour la même période cette année.

Cette tendance n'est pas passée inaperçue au Fonds immobilier de solidarité FTQ, investisseur financier prenant des participations dans des projets avec un horizon de détention de 4 à 7 ans.

Au 31 décembre dernier, le fonds immobilier participait à 47 projets en construction ou en développement tout en détenant 53 immeubles sous gestion et 14 millions de pieds carrés de terrains vacants. Il investit en moyenne 170 millions par an.

VIVA-CITÉ : 6000 LOGEMENTS DANS 10 VILLES

« Dans notre planification stratégique, on a identifié cette année le locatif comme catégorie d'actif qui va se développer au même titre que le condo et le commercial de proximité, explique Normand Bélanger, PDG du Fonds immobilier, en entrevue à La Presse. La fenêtre d'opportunité pour du locatif est excellente », ajoute-t-il.

Le Fonds s'est d'ailleurs associé à Habitations Trigone pour lancer l'enseigne Viva-Cité, des complexes locatifs pour personnes de 55 ans et plus, destinés aux baby-boomers qui cassent maison et qui ne veulent pas vivre dans une résidence pour personnes âgées.

« On a comme projet de bâtir 6000 logements Viva-Cité dans 10 villes aux Québec », dit M. Bélanger.

« On a cinq ou six bâtiments de plus de 200 unités déjà livrées, comme à Saint-Lambert et à Sainte-Thérèse. On en a huit en construction », précise le PDG.

Il a été impossible de parler à quelqu'un chez Trigone.

La popularité du locatif ne se limite pas aux frontières du Québec. Pour la première fois depuis des décennies, la demande pour le locatif dépasse celle pour la propriété. De 2011 à 2016, 396 000 ménages sur les 753 000 nouveaux ménages sont devenus locataires, selon l'indice 2018 du logement locatif canadien. Un phénomène qui a fait reculer le taux de propriété de 68,9 % à 67,8 %, le premier recul depuis 1971.

Francis Cortellino, analyste de marché de la SCHL à Montréal, observe que la nouvelle génération est moins portée à devenir propriétaire que les générations précédentes. Son explication : la cherté des maisons forcerait les milléniaux à opter pour le locatif. C'est particulièrement vrai à Toronto et à Vancouver, mais aussi, dans une moindre mesure, à Montréal.

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